Clémentine Chastel, 20 ans, vient de remporter la médaille de bronze à la coupe du monde de karaté qui vient de se dérouler à Cavalaire dans le sud de la France.
Je pratique le karaté depuis l’âge de 4 ans et actuellement, je suis en sport études à Paris. Je suis très contente de mon résultat à la Coupe du Monde. J’étais en senior, donc surclassée (le classement senior, c’est à 21 ans). J’étais avec l’élite mondiale, et j’ai pris conscience que j’avais ma place parmi les grands. Je me suis prouvée à moi-même et aux autres que j’étais capable d’atteindre ces objectifs. C’est très motivant pour la suite de ma carrière.
Il y a deux ans vous avez dû surmonter un gros problème de santé ?
Oui, j’ai eu un accident aux pieds et je suis restée immobilisée pendant 1 an. C’était une épreuve très douloureuse. Mais Michel Chevalier, le directeur sportif du club de karaté de Pornichet ne m’a pas laissée tomber. J’étais à peine remise de mon immobilisation qu’il me disait « tu feras un podium international cette année ». Je suis remontée sur le tatami et quelques mois plus tard, j’obtenais la médaille de bronze au Championnat d’Europe.
Vous vous consacrez entièrement au karaté, n’avez-vous pas l’impression de laisser passer une part de votre jeunesse ?
Il y a des moments de doute, c’est sûr, mais je veux bien tout sacrifier pour gagner. Pendant que c’est possible autant m’en donner les moyens. Je ne veux pas avoir de regret plus tard. À 13 ans, Michel m’a dit je vais faire de toi une championne de France, et 6 mois plus tard, j’étais vice-championne de France. Grâce à lui, je sais que j’ai ma place chez les grands, que je suis capable de me fixer des objectifs plus hauts et de les réaliser.
À quel rythme vous entraînez-vous ?
J’ai des entraînements deux fois par jour à Paris, 5 ou 6 jours par semaine en plus de mes études. Je dois sacrifier les vacances, mais ça vaut le coup. Bien sûr c’est un peu dur d’être à Paris, en juillet quand on habite Guérande. Je suis rentrée lundi et je repars en stage national dans les Alpes samedi. En août, je reviens m’entraîner à Pornichet et je reprends les cours en septembre. Je suis dans une école de management, en 3e année.
Vous pensez continuer longtemps à ce rythme-là ?
Tant que je pourrai concilier études et sport, je continuerai. Au niveau des études, j’ai encore 4 ans. Je pense avoir encore 10 ans de carrière dans le karaté après j’exercerai ma profession dans le management tout en continuant les compétitions de karaté, bien sûr !
Votre objectif aujourd’hui ?
Me classer en senior, garder ma place et m’imposer vraiment à long terme. Dès septembre débutent les compétitions internationales et selon les résultats je serai sélectionnée ou pas, pour participer au championnat d’Europe et du monde seniors. La saison 2011 a bien commencé.
Un petit mot pour conclure ?
L’amertume d’une défaite est dure à digérer mais le sentiment de bonheur éprouvé lors d’une victoire est tellement intense que ça vaut largement la peine. C’est pourquoi il faut que je continue à me battre. Je tiens aussi à remercier tout particulièrement Michel Chevalier, ainsi que ma famille pour leur soutien, c’est super-important.