Alors que la ville travaille sur un méga complexe de loisirs  de 10 000 m2 de nature bétonnée et bitumée, 250 000 clients par an, jusqu’à 1000 clients par jour, 400 à 500 voitures jusqu’à 2 h du matin le week-end, il est demandé au Conseil municipal de voter pour une extension de l’espace agricole PEAN pour maintenir et conforter les pratiques de l’agriculture. Cette délibération donne l’occasion à l’écologiste Michael Nicosia de mettre les pieds dans le plat.

Michael Nicosia

« Étendre le PEAN sur notre commune va nous permettre de commencer à réfléchir collectivement sur la manière de sanctuariser les espaces naturels notamment à vocation agricole, mais pas seulement. Nous devons non seulement préserver l’activité paysanne, mais la renforcer en permettant à de nouveaux agriculteurs d’avoir des terres et de pouvoir s’installer à Pornichet. Comme vous venez de le rappeler, produire de la nourriture saine au plus près de l’endroit où elle est consommée, en circuit court, est un des moyens pour garantir notre sécurité alimentaire pour limiter l’impact sur l’environnement de l’agriculture et de notre consommation.

Cependant, en commission, nous vous avons demandé quel pourrait être le périmètre de notre PEAN que nous espérons pour notre part le plus large possible vous avez répondu qu’il faudrait être prudent prendre son temps, car si on peut étendre un PEAN, on ne peut pas le réduire, il ne faudrait pas se tromper avez-vous ajouté. C’est tout de même curieux Monsieur Pelleteur que vous ayez la prudence à géométrie variable. Car quand Il s’agit par exemple de détruire un hectare de nature pour qu’on puisse faire du trampoline ou du karting vous foncez tête baissée tronçonneuse à la main en mode Jean Claude Mad Max mais quand il faut prendre des décisions pour protéger la nature alors là d’un coup avec la fébrilité d’un premier communiant vous avez peur de vous tromper monsieur Jouvenceau de l’écologie nous voudrions dire pour vous rassurer n’ai pas peur, tu sais il n’y a pas de risque à protéger la nature tu peux y aller vas sur le chemin de la transition écologique cours Jean Claude. Pardonnez-moi, je m’emporte un peu comme d’habitude, mais c’est un peu de votre faute aussi, vous savez, vous êtes pour moi une source d’inspiration intarissable et gardez encore un tout petit peu s’il vous plaît votre sens de l’humour légendaire, car je n’ai pas tout à fait fini.

Nous voudrions avoir votre avis sur l’idée brillante comme toujours de Madame Morançais présidente de la région Pays de la Loire qui demande à l’État de baisser encore plus qu’elles ne le sont les ambitions de la loi climat et résilience qui impose aux collectivités, de réduire de 50 % le rythme de destruction des espaces naturels et forestier d’ici à 2030. Quelle est cette loi ? Ce n’est pas d’arrêter de sacrifier toujours plus de nature et de forêt pour satisfaire notre consumérisme social, mais de le faire en rythme moins soutenu moitié moins vite, vous savez ça me fait penser à ces gens qui disent qu’ils vont arrêter de fumer et qui sont contents parce qu’ils achètent leurs cigarettes un paquet de 10 plutôt qu’en paquet de 20. Et dans cette loi, on dit pas bétonnage ou destruction de la nature, mais artificialisation des sols. Nos dirigeants pratiquent admirablement l’art de l’euphémisme pour tenter de masquer leurs inconséquence sans y parvenir toujours d’ailleurs puisque par deux fois déjà l’État français a été condamné pour son inaction climatique. Mais revenons à Madame Morançais pour qui -50 % c’est encore trop il faudrait sous prétexte que notre région fait face à une pression démographique importante  réduire la baisse à -34 % seulement avoir un régime de faveur un droit à bétonner plus que les autres en quelque sorte, son idée sans doute et de laisser le choix aux autres régions de France de faire les efforts nécessaires pour lutter contre changement climatique l’effondrement de la biodiversité et pour que la terre soit toujours à peu près habitable dans les années futures et quand elle parle de- 34 % c’est une moyenne elle pense moins à la Sarthe ou à la Mayenne qu’à des secteurs comme le nôtres qui subissent une pression foncière on arriverait à combien chez nous en réalité -20 % -10 zéro ? Certainement, comme le sont manifestement ses convictions écologiques dont elle s’est tellement vantée pour se faire réélire en juin dernier. Et cerise sur le gâteau elle fait cette annonce alors que nos agriculteurs font face à une sécheresse catastrophique avec des pointes dramatiques alors qu’on était tous en train de cramer à cause d’une canicule inédite par sa précocité et son intensité alors qu’on comprend maintenant à chaque orage que l’on va prendre des grêlons gros comme des boules de pétanque sur le coin de la figure et attendez ce n’est pas fini j’ai gardé le meilleur pour la fin le jour où nous invitons dans l’hôtel de région les auteurs du GIEC Pays de la Loire qui nous alertent sur la fragilité de notre région face aux changements climatiques qui nous annoncent parmi d’autres réjouissances des sécheresse plus fréquentes plus intenses plus longues qui vont entraîner par exemple de graves problèmes d’accès à la ressource en eau et même de qualité de l’eau potable rien que ça et une des causes majeurs l’artificialisation excessive des sols dans notre région. Alors outre le fait que Madame Morançais  a vraiment le sens du timing reconnaissons que parvenir à autant d’incohérence politique relève de la performance une véritable artiste fallait oser quand même mais c’est à cela que l’on reconnaît votre famille politique Monsieur Pelleteur surtout en écologie de l’audace toujours de l’audace donc je termine nous aimerions savoir ce que vous en pensez, alors que nous votons ce soir pour l’extension du PEAN sur notre commune êtes vous d’accord avec Madame Morançais ou désavouez vous publiquement cette demande de droit de bétonner supplémentaire pour notre région. »

Silence assourdissant au Conseil municipal.La réponse embarrassée et argumentée de Jean-Claude Pelleteur

« C’est facile très facile moi, j’ai toujours été droite, mais j’ai jamais été encarté. Les propos de madame Morançais, ce sont les propos de Madame Morancais présidente de la région, je vous rappelle qu’on est ici au Conseil municipal de Pornichet. Vous êtes Monsieur Nicosia un très très grand donneur de leçons, mais je voudrais quand même vous mettre aussi face à vos responsabilités. On a des gouvernants qui ne connaissent pas bien nos territoires. On a le marais briéron, les marais salants, l’océan, les zones humides et ça nos gouvernants s’en contrefichent. Monsieur Nicosia. Est-ce que vous pensez qu’il y a autour de cette table des climato-sceptiques ? Est-ce que vous pensez un moment qu’il y a des élus autour de cette table qui ne pensent pas au logement pour tous ? Est-ce que vous pensez un moment qu’il n’y a pas autour de cette table quelqu’un qui pense aux circuits courts ? La semaine prochaine, tous les maires de la CARENE vont se réunir dans un séminaire non pas pour une position commune, mais pour savoir comment on va faire. Je ne vois pas dans 30 ans comment nous ferons. »

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