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Espionnage à l’hippodrome

La municipalité de Pornichet vient d’inaugurer « les Conférences de l’hippodrome ». C’est l’auteur russe Vladimir Fédorovski qui était au centre de cette première rencontre littéraire.
Vladimir Fédorovski
Vladimir Fédorovski

Vladimir Fédorovski est venu parler de son 27e livre, très médiatisé, « Le roman de l’espionnage » et d’une manière plus large de son expérience passée auprès des politiques russes.
Ce diplomate et intellectuel d’origine ukrainienne est aujourd’hui l’écrivain russe le plus édité en France.
Habillé de noir, l’homme derrière une table, dans le hall de l’hippodrome est en séance de dédicaces, il signe à tour de bras en accueillant avec un sourire charmeur ses lecteurs : « Soutenez-moi, je compte sur vous ».
Rencontre.
En pleine promotion de son dernier roman, l’homme, roules des « r » avec un fort accent qui ne trompe pas sur ses origines. Affable, souriant, malicieux, il répond sans détour : « C’est ma première visite à Pornichet, je trouve la Bretagne très jolie, c’est un endroit charmant. La ville fait des efforts en faveur de la culture, c’est une bonne chose », comme il doit le faire, en bon diplomate, dans chaque ville qui le reçoit.
Sur le succès de son œuvre littéraire et de son dernier livre, il précise : « ça se vend comme des petits pains, c’est un roman avec trois clés, mystère, amour et loisir. Je décris une réalité qui dépasse la fiction, c’est la face cachée de l’histoire ».
A la question de son regard sur la politique française, sa vision s’étend au-delà : « J’ai un regard contrasté, nous sommes dans une crise majeure, les tensions sont importantes. Dans l’histoire, l’inflation est suivie par la guerre ».
Sur ces propos pessimistes, Vladimir Fédoroski entre en scène devant un parterre conséquent d’environ 300 personnes.
Poutine ou Raspoutine.
Chaussant une paire de lunettes très KGB, l’homme se lance dans un long monologue décryptant l’histoire de l’ex Union Soviétique, parle de ses rencontres et évoque des témoignages qu’il a pu se procurer.
Conteur et raconteur, il transporte sans problème le public dans des intrigues politiques. « Dites-moi, sur qui me faire parler, de Poutine ou de Raspoutine ? Vous allez subir mon accent, c’est une preuve d’authenticité ». Il émaille son discours d’anecdotes parfois croustillantes qui commencent souvent par : « Je vais vous raconter les évènements cachés, nous en avons plein ».
Il évoque les grands dirigeants russes : Lénine, Staline, Brejnev, Andropov, Gorbatchev, Eltsine.
Sur Gorbatchev : « En politique, nous avons des artistes, Gorbatchev était un artiste, c’est le Parti qui l’a fait exister ».
Sur Boris Eltsine : « La faiblesse d’Eltsine, c’est qu’il picole, alors, on a essayé de le faire tomber en diffusant à la télévision des images où il était ivre. Résultat, sa cote de popularité a remonté en flèche. Les Russes pensant : Eltsine, il est comme nous, il picole ».
Sur les dirigeants politiques avec un mot d’excuse au premier rang où se trouve Robert Belliot, il pose la question à l’assemblée : « Est-ce qu’un homme politique doit être intelligent ? La réponse est non, il doit être juste à sa place ».

CV en raccourci.

Nommé comme interprète au Kremlin pour Brejnev dans les années 70, il devient attaché culturel à l’ambassade soviétique à Paris en 1977.
De retour à Moscou, il assure de 1985 à 1990 la promotion de la perestroïka en France, un socialisme à visage humain. Partisan de Gorbatchev, il devient le porte-parole des réformes démocratiques à la fin de l’URSS (1991), puis de Boris Eltsine.
Il est ensuite professeur à HEC à Paris et débute une carrière d’écrivain (1997). Entre-temps, il obtient la nationalité française grâce à l’appui de Jacques Chirac (1995).
L’homme a côtoyé les « éminences grises » du Kremlin ce qui va lui inspirer de nombreux ouvrages historiques. Il a été distingué par de nombreux prix littéraires.
Il a publié son premier roman en 1997 (les deux sœurs), puis une série romanesque de l’histoire russe en trois volumes.
Fédorovski a pu écrire « Le Roman du Kremlin » après avoir eu accès aux archives du Kremlin lorsqu'il était dans l'administration Gorbatchev.
Il dirige par ailleurs la collection « Le Roman des lieux magiques » avec une centaine d'ouvrages publiés. Il est aussi président d'honneur de la Fédération française des Salons du livre.
Écrits en français, ses ouvrages sont devenus des best-sellers internationaux et sont traduits dans vingt-huit pays.

Boulimique, Vladimir Fédorovski prépare un 28e ouvrage consacré à l’histoire de Raspoutine dont il verrait bien par la suite un film avec, pour acteurs principaux, Jean Réno et Gérard Depardieu.

 

Auteur : JRC | 11/09/2011 | 9 commentaires
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Vos commentaires

#1 - Le 11 septembre 2011 à 12h02 par Lemere
Sans mettre en doute la valeur du personnage, combien de personnes ont-elles fait l'effort de se déplacer pour le rencontrer ?
#2 - Le 11 septembre 2011 à 16h30 par jfc
En réalité c'était très décevant.
Commençons par souligner la belle initiative de ces conférences, le lieu magnifique et le bon choix d'avoir choisi D Labarrière pour les animer.
Le pb c'est que D Labarrière n'a rien animé du tout, a au contraire rappelé son amitié - connivence avec l'invité et que ce dernier s'est montré très cabotin et bien en dessous de ses habituelles prestations télévisées ou radiophoniques.
Passés les échanges d'amabilité, A Fedorovki s'est contenté de parler des sa vie et de l'histoire récente de la Russie sans réellement nous en apprendre plus que ce nous savions. En tout cas des propos très éloignés de son dernier ouvrage "le roman de l'espionnage" qui lui non plus n'est pas le résultat d'une enquête historique mais une consolidation de faits déjà publiés et bien connus. Fumiste Fedorovski?
C'était décousu, sans passion et très en deçà de ce qu'on est en droit d'attendre d'un conférencier.
Peu de questions pertinentes dans la salle et un très net déficit d'échanges.
Attendons de connaitre les prochains RV.
#3 - Le 11 septembre 2011 à 23h47 par lire
à Lemere

Il est écrit dans cet article 300 personnes.On peut supposer ce sont celles que vous cherchez :)
#4 - Le 12 septembre 2011 à 09h36 par pebe, Pornichet
Bonne idée que ces conférences, elles peuvent bien sûr être décevantes même avec quelqu'un de talent comme A.Fedorovki. Sa remarque sur l'intelligence des hommes politiques est humoristique, toute ressemblance...
D. Labarrière encore et encore scotché au rocher de la presqu'île, cela en devient lassant cette omniprésence, cette pensée unique et cabotine. Faut-il toujours faire partie du fan club de monsieur Belliot pour officier à Pornichet? D. Labarrière était aussi présent aux journées inauguration de l'hippodrome, hors sujet il me semble. Je pense qu'un écrivain n'a pas besoin de ces prestations peu culturelles.
#5 - Le 12 septembre 2011 à 19h28 par Lemere
A Lire

Oui mais avec un peu plus de détails, comme je parlais de celles qui ont fait un effort, je vouslais dire par là , pas celles qui venaient commanditées par la Mairie, dans le cadre de ce MAGINIFIQUE Hippodrome.

Car bon, 300, c'est un bon score, pour une première, mais est-ce suffisant pour justifier l'occupation d'une telle structure, et au passage à quel prix ?
#6 - Le 12 septembre 2011 à 23h16 par tango
Bonne initiative mais emprunte comme toujours d'une volonté populiste de recuperation par Belliot.
Gratuit pourquoi pas mais le sompteux coktail alcoolisé cachait certainement des intentions électoales de Belliot.
#7 - Le 15 septembre 2011 à 22h16 par Assez
Cocktail Alcoolisé!
Bravo l'exemplarité, allez on rase gratis !
#8 - Le 21 septembre 2011 à 13h55 par mistervinyle
Quel talent ce Jean-Rémy !!
#9 - Le 22 septembre 2011 à 23h57 par Tchin Tchin
L'association "Ensemble pour Pornichet " dont tout le monde sait très bien que le président Le Vacon prend tous ses ordres à l'Hôtel de ville auprès du Maire de Pornichet quand il y séjourne, bien sûr, a fait fort vendredi dernier à l'hippodrome : 150 personnes ont participé à sa soirée! A regarder de plus près, le président a du vraisemblablement compter deux fois. Il va falloir passer chez un ophtalmologiste; L'effectif de cette soirée en question devrait être plutôt divisé par 2. Et encore!
Hélas, les temps sont durs. Pas facile de mobiliser quand on soutient un Maire qui vient de se faire signifier sa mise sous tutelle par le Préfet...
Je vous le dits, ça va être dur de trouver 3000 signatures avec toutes ces gamelles.
Au fait, pour vendredi dernier, est-ce que le trésorier d'Ensemble pour Pornichet a bien payé les 1600 €uros de location de la salle de l'hippodrome?

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