Pornichet Infos

L’école des fans du « non »

Qualifié de consultation bidon dans l’immense cour de récréation pornichétine par un « pacte à gauche », la date du 5 février devient une crispation politico/partisane. L’enjeu va au-delà d’éviter un satisfecit pour l’équipe municipale.

Une mondialisation locale

Le collectif du non a rempli son quota. Dans une petite salle, évidemment, l’on a l’impression d’être plus nombreux, il n’empêche qu’environ 150 personnes ont répondu à l’appel dans un esprit participatif.
L’idée majeure qui va plus loin que des clivages, est la réunification des intercommunalités, comme ça, le tour est joué. Mais ce louable souhait à l’échéance incertaine s’apparente à un exercice compliqué côté addition et division. Il faudra sans doute attendre bien l’après 2014 pour imaginer une suite positive à cette mondialisation locale.
Alors, entre les maires de la CARENE qui ne veulent pas du départ et ceux de CapA qui rechignent à voir l’arrivée de Pornichet, l’on peut se demander où la commune « trait d’union » va aller se nicher au train où se déroulent les choses.
Encore une fois, le citoyen lambda, balloté entre deux eaux ne sait plus à quel maître d’école se vouer. Chacun y allant à grands coups de bilan, de dossiers (700 pages consultables en mairie), de déclarations, de communiqués, étalant ses arguments à la face du Pornichétin qui se demande, s’il restera du lard ou du cochon à la cantine.
 

Table commune

Jacques Lambert (PS), l’ancien maire, Alain Pény centriste, Patricia Gallerneau et Pascal Pichon PAP* , Jérémie Rabiller (Mouvement des gaullistes sociaux de l’UMP) font table commune sous l’appellation de « collectif citoyen pour le non »
Le discours est certes anti-Belliot, mais, la jouant fine, le message veut élever le débat. Démontrer les incohérences sur les avantages économiques chiffrés annoncés par les partisans du « oui » ne suffit pas ; c’est une sorte d’union démocratique que l’on brandit. L’on parle d’union « intercommunautaire ».
Le collectif du non est, de plus, rassuré dans sa démarche par le communiqué de Joël Batteux. À force d’entendre ses oreilles siffler, le président de la CARENE a réagi et a donné du grain à moudre. (Voir nos colonnes).

« Pas d’études sur l’impact financier »

Jacques Lambert explique ce passé qui semble le poursuivre : « Lorsque nous avons rejoint la Carene, CapA n’existait pas ». Puis, comme 10 ans sont passés, il est temps de tirer un trait. Parlant de la consultation : « C’est venu comme un cheveu sur la soupe ». Mais aussi : « Je ne regrette rien, les Pornichétins se sont exprimés en 2008 ». S’il en prend acte, l’ancien maire de Pornichet est conscient des enjeux, même s’il déclare : « Je ne suis pas dans une revanche ».
Pour Jacques Lambert, il ne s’agit pas d’un référendum, mais « D’un sondage d’opinion pour savoir si Robert Belliot est suivi sur ce changement d’intercommunalité ».
La non-étude d’impact financier, selon l’opposition équivaut à la punition du Non « Vous viendrait-il à l’idée déménager sans connaître votre futur logement et combien cela va coûter ? ».
Alain Peny revient sur le lancement de la consultation : « Nous avons été surpris, et surtout de ne pas disposer d’une étude impartiale, complète, objective et chiffrée pour connaître les conséquences ». Il dénonce la distribution de la plaquette de la municipalité « Reçue dans des conditions optimales » (Elle a été distribuée par la police municipale).
S’en suit un comparatif sur les chiffres entre les taxes des deux intercommunalités qui veut tendre à démontrer le peu d’intérêt financier à rejoindre CapA. Alain Peny cite Yves Métaireau : « Le président de CapA a dit que son budget était deux fois moins élevé que celui de la CARENE, à partir de là, les capacités financières ne sont pas les mêmes. On ne peut pas voter à l’aveugle » conclut-il.

Se parler au-dessus des barbelés

La présidente de l’association, Patricia Gallarneau a tenu à présenter ensuite le PAP, en rappelant ses objectifs : « Une force d’opinion plurielle, vigilante et de propositions ». Et puis, « C’est une querelle d’hommes qui surgit maintenant, et les Pornichétins doivent compter les points, un sectarisme un peu dépassé à mon sens ».
Des chiffres suspects, pas d’expertise extérieure, un sondage de popularité à peu de frais, elle qualifie cette empoignade « de festival de bande dessinée ». Elle dénonce aussi une improvisation sur les conséquences et sur les coûts et « La campagne perpétuelle depuis 2008, on est fatigué et cette consultation va encore aggraver les choses ».
Patricia Gallarneau estime que l’on aurait pu proposer une troisième voie, celle de la fusion entre les deux intercommunalités. « Il faudrait se parler par-dessus des barbelés, c’est de rassemblement dont Pornichet a besoin ».
Jérémie Rabiller tient le discours le plus politisé de la soirée estimant que seul, les chiffres de la CARENE s’avèrent pertinents. Il détaille ensuite l’enveloppe de 27 millions d’euros distribuée à Pornichet par la CARENE, revient sur les coopérations déjà existantes entre les deux intercommunalités comme le traitement des eaux, ou le pôle touristique.
Il est plus virulent sur le maire de Pornichet estimant que ce dernier défend : « Un argument idéologique sur fond d’ambition politicienne », (les législatives) ; « Il faut forcer la main des élus de la baie, nous dénonçons aussi toute récupération de référendum gaulliste » (Il évoque le discours de Christophe Priou lors du meeting pour le oui). « Belliot veut-il rattacher la France à CapA ? Cette consultation n’est ni honnête, ni sincère » termine-t-il sous les applaudissements.
Tel au jeu de billes, l’on se demande qui va réussir un carreau **. La question à venir sera celle du positionnement pendant « l’after ». Un débriefing qui permettra de se rassurer côté Oui ou de réviser ses classiques côté "non" après le vote du 5 février en attendant les positions des élus des deux intercommunalités et celle du préfet avec en point d’orgue 2014.

* PAP Pour l’Avenir de Pornichet
** L'effet « carreau » est le cas où la bille de choc reste sur place après le contact avec la bille de but.
 

Auteur : JRC | 01/02/2012 | 6 commentaires
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Vos commentaires

#1 - Le 01 février 2012 à 18h34 par L A L , Pornichet
C'est vrai on y perd un peu son latin. On verra si dimanche soir se sera plus clair.
#2 - Le 02 février 2012 à 09h24 par QUIDAM
En tout cas, lors de la réunion du collectif à Flamarion, on a pu assister à un vrai débat démocratique. Cela faisait longtemps qu'à Pornichet, cela ne s'était pas produit.
Cette réunion intéressante, vivante a fait un impact et R. BELLIOT ne s'y est pas trompé puisqu'il réagit, comme à l'accoutumée, très vite pour avoir le dernier mot avant les élections.
C'est un peu tard d'essayer de donner des chiffres que tous lui réclament depuis le début de son pseudo référendum ! Un seul mot caractérise son action : DEMAGOGIE !
#3 - Le 02 février 2012 à 14h02 par étincelle, Pornichet
J'aime bien Pornichet infos, aussi je me permets de vous dire qu'il y a une erreur facilement vérifiable, votre journaliste étant présent mardi soir, il y a 200 chaises, elles étaient toutes prises, 40 personnes environ debout dans l'entrée et des gens sur les marches du fond et devant ces marches, nous sommes donc plus près de 280 que de votre chiffre. Ce serait bien de le modifier merci, cela a son importance.
#4 - Le 02 février 2012 à 19h19 par lemere
Je confirme ce qu'écrit étincelle.
Alors entre 150 et 250 , une coquille, tout de même cher P.I., que vous aurez à coeur de rectifier.
#5 - Le 02 février 2012 à 20h13 par ghislaine
Je suis d'accord avec Etincelle, le chiffre annoncé m'a interpellé car il est évident que le compte n'y était pas. On était effectivement plus près des 240 personnes que du nombre que vous annoncez ; auquel cas, il semblerait bien qu'il y avait plus de personnes à s'être déplacer pour écouter les détracteurs que pour la réunion du maire !
#6 - Le 06 février 2012 à 19h22 par democratie, Pornichet
Le résultat est là : 63% de oui. Lambert n'avait qu'à dire en 2002 pourquoi il fallait adhérer à la Carène dans un débat démocratique et on n'en serait pas là aujourd'hui !

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