Le port de plaisance en eau profonde va subir une opération de dragage à partir de l’automne 2023 pour une période d’au moins 6 mois. L’opération consiste à enlever la vase du port accumulée depuis 2015 date de la dernière opération. Une décision grave au mépris de l’environnement maritime.
Comme pour le port de La Baule le Pouliguen cette opération est une aberration écologique pour la faune et la flore. Lors du rejet des vases et boues du port de La Baule Le Pouliguen un champ entier de laminaires entre les Evens et Penchateau a disparu ainsi que les poissons nombreux. (Les laminaires sont asphyxiées par manque de lumière).
Lire : Le scandale des rejets de vase du port du Pouliguen à Penchateau
Lors de la cérémonie des vœux le maire de Pornichet déclarait que « face aux enjeux environnementaux, dont nous mesurons l’urgence, nous n’avons de leçons à recevoir de personne dans ce domaine. »
Et bien si monsieur le maire vous n’êtes pas irréprochable dans ce domaine. Vous pouvez arrêter cette folie écologique du rejet en mer des boues du port de Pornichet.
Avec le meeting aérien la ville de Pornichet pourrait bientôt recevoir le prix de la ville la plus polluante de la presqu'île.
Le port de Pornichet va être dragué et 98 000 m3 de sédiments vont être rejetés en mer au niveau du plateau rocheux des Fromentières (dans la zone Natura 2000 Loire externe – FR5202011), devant les plages de Bonne Source et Ste Marguerite, et 500 m3 seulement traités à terre.
En 2023, clapper (ou refouler) en mer est une pratique dépassée.
Ces pratiques de rejet en mer sont très nuisibles pour l’environnement marin. Il faut rappeler que la mer rend des services inestimables pour notre planète à partir de ses écosystèmes. Elle capte une partie importante du C02 émis par les activités humaines et produit 50% de l’oxygène O2 nécessaire à notre vie sur terre.
Ce sont les microalgues et la flore aquatique qui rendent ces services. Il faut donc protéger ces milieux sensibles. Quelles sont les conséquences de ces rejets sur ces milieux ? Les rejets de sédiments sont essentiellement des vases. Les effets de ces rejets en mer sont un étouffement et un colmatage de la flore et de la faune installées sur les roches immergées.
Les travaux vont commencer au plus mauvais moment puisque les laminaires effectuent leur croissance au printemps entre février et mai et la turbidité générée diminuera fortement la photosynthèse. Dans le dossier de suivi des impacts il n’y a aucun suivi de la flore particulièrement des laminaires qui sont protégées par la convention OSPAR depuis 2021 ? Les inventaires cartographiques de l’association Estuaires Loire Vilaine montrent une diminution drastique des laminaires en baie de la Baule. 90% des surfaces ont disparu en 25 ans et la raison est essentiellement liée aux dragages. Rappelons que la richesse de ces zones de laminaires est exceptionnelle puisqu’environ mille espèces y sont répertoriées (300 dans les forêts terrestres).
D’autres solutions existent qui permettent de valoriser les sédiments à terre.
Les Hauts de France ont mis en place avec le ministère de l’Ecologie une filière de valorisation des sédiments à terre. En signant avec la région un "engagement pour la croissance verte", Bérangère Couillard, secrétaire d’État à l’Écologie a déclaré : " Contenant de nombreux minéraux, la vase est une ressource qui, en étant recyclée, devient un atout pour la filière BTP de notre pays ( fabrication de béton, asphalte, ciment etc… ) et une solution pour économiser les ressources de la planète…… Bien recycler, c’est mieux protéger notre planète et sa biodiversité,"
A quand un engagement pour la croissance verte similaire avec la Loire-Atlantique, département concerné par la Loire, et les ports de St Nazaire, Pornichet, La Baule-Le Pouliguen, Le Croisic, La Turballe, Piriac , Pornic, etc …?
L’évacuation des sédiments étant prévu à l’automne 2023 et au printemps 2024,
il est encore temps de changer de méthode et d’être en phase avec l’urgence écologique !
