Déclaration des élus représentants du personnel Municipal au CHSCT de Pornichet du 29 Mai 2020.

" Nous, élus représentants du personnel des agents territoriaux de Pornichet, souhaitons par cette déclaration vous alerter sur les conditions mêmes de l’exercice de notre mandat d’élu et les conséquences sur le travail, l’hygiène et la sécurité des personnels que nous représentons dans cette instance.


Comme nous vous l’avons fait remonter à de nombreuses reprises depuis 2 ans maintenant, nous sommes toujours dans l’attente d’une véritable prise en compte du mandat d’élu CHSCT ainsi que des moyens d’informations et de consultations permettant le plein exercice de ce mandat afin de garantir un dialogue social de qualité dans l’intérêt des agents et de leur santé au travail.


Si le climat n’était déjà, avant cette période de confinement et de reprise du travail, pas satisfaisant de notre point de vue, il en devient déplorable tant le déni de reconnaissance de notre mandat fait peser aujourd’hui un risque sur l’organisation même du travail et un accroissement des souffrances au travail que nous soulevons à chaque instant et semble peu intéresser l’employeur que vous représentez ici même aujourd’hui.


Prenons-en pour preuve les dernières semaines écoulées.
Le 16 Mars dernier vous nous avez sollicité pour mettre en place une organisation de la période de confinement permettant de répondre aux besoins essentiels de services durant le Plan de Continuité d’Activité ainsi que les modalités de placement des agents non concernés en ASA pour raison sanitaire afin de préserver la santé de toutes et tous et sauver des vies comme vous en fait la promotion de manière publique sur les panneaux de communication de la ville.
Or, durant cette période nous avons découverts des velléités de déroger à cette organisation mise en place en engageant des travaux sur le remblai, des reprises en Espaces Verts…


Nous vous avons dès lors alerté sur ces dysfonctionnements et avons été obligés de nous engager pour faire cesser ces activités non essentielles qui ne pouvaient pas vous être inconnues jusqu’à preuve du contraire.
Nous avons souhaité qu’un CHSCT extraordinaire se tienne à la suite pour corriger ces manquements et préparer la reprise du travail.


Vous y avez préféré un dialogue social qui n’a aucune valeur institutionnelle afin de nous communiquer des protocoles établis à la hâte, sans que l’on soit concertés puisque destinataires de ceux-ci la veille au soir.
 Lors de ce dialogue social nous vous avons interpellé sur notre rôle dans de telles circonstances et vous avons fait part de notre disponibilité pour accompagner la mise en place de réelles procédures partagées avec les agents, en créant les conditions d’une véritable concertation avec eux sur le terrain en confrontant ces protocoles aux réalités du travail.
A ce jour nous n’avons été conviés qu’aux quarts d’heures de sécurité correspondants à nos services de rattachement uniquement car nous étions présents à ce moment-là.


Cela n’a rien de surprenant en soit, ça dénote simplement une volonté d’entrave à nos prérogatives d’élus au CHSCT pour se concentrer uniquement sur une reprise rapide de tous les agents quelles qu’en soient les conditions et parfois en ne respectant même pas les préconisations ministérielles.


Nous tenons par cette alerte, isoler de ces remarques l’agent de prévention qui elle, a sans doute fait de son mieux compte-tenu des moyens et des délais qui lui ont été attribués, pour réaliser cette tâche qui recouvre une responsabilité particulière qu’elle ne peut être seule à porter.


Nous avons pu constater en réalisant le tour des services la semaine dernière, l’étendue des incompréhensions, des tensions et des souffrances qu’engendre une telle gestion de votre part et dénonçons cette attitude une fois de plus inhumaine et ses conséquences sur la santé mentale et physique des agents.


Des services mobilisés tout au long de la période de confinement ont continué à travailler sans réelles mesures de protections et pour l’un d’entre eux, les agents n’ont même pas été concertés lors de la reprise du 11 Mai pour mettre en place un protocole pourtant indispensable lorsque l’on intervient au contact des enfants accueillis dans ce service.


Pour d’autres agents, ce sont les plannings et changements de lieux de travail décidés arbitrairement et du jour au lendemain qui génèrent des souffrances et des tensions non seulement entre agents exécutants et encadrants mais également au sein des équipes elles-mêmes.


Les encadrants de leur côté, subissent une pression permanente dû aux injonctions, directives et notes de services, parfois rédigées de manières virulentes, qui mettent clairement en danger la relation de confiance nécessaire vis-à-vis des agents qu’ils encadrent. Certains se sentent en insécurité, contraints et n’ont aucun soutien de la direction pour les accompagner dans ces moments difficiles à gérer.


Dans les services techniques, bien que des protocoles aient été défini pour la reprise du travail, il est aujourd’hui impossible de les respecter et chaque agent se met en danger au quotidien pour fournir un service nécessaire à la population au dépend de sa santé et de celles des autres.


Pour exemple, il n’y a qu’un ou deux flacons de désinfectant pour 10 voir 15 véhicules et des dizaines de matériels partagés ( outils motorisés, électriques, manuels ), cette situation a été soulignée mais rien n’avance et les habitudes sont dorénavant prises et seront quoiqu’il arrive difficiles à changer.


La liste est loin d’être exhaustive, seulement comme elle n’est pas de nature à vous émouvoir comme à l’habitude, nous n’allons pas nous acharner à un détail point par point qui est avant tout de votre responsabilité d’employeur.
Contrairement à vous, nous sommes allés à la rencontre des agents sur leur lieu et temps de travail sans alerter le chef de service afin qu’il prépare la réception et le tapis rouge sur lequel vous vous essuierez les pieds.


Nous avons rencontré des agents et des encadrants en souffrance, des pleurs, des incompréhensions, de la colère parfois et de l’injustice souvent.
Voilà ce qui nous amène à rédiger cette déclaration tant vous avez méprisez non seulement les représentants que nous sommes mais surtout l’ensemble du personnel. 
Comment agir quand nous recevons encore hier soir les derniers protocoles ? 
Comment agir quand nous attendons toujours le compte-rendu du dialogue social du 6 mai dernier qui devait nous être transmis le 11 mai au plus tard pour la reprise du travail ?
Comment vous faire confiance quand les paroles ne sont jamais suivies de faits ?


Nous ne sommes pas ici dans un exercice de communication comme sur les sucettes publicitaires de la ville ou les belles plaquettes colorées ; nous sommes ici dans le vrai, la santé et la vie des agents qui font tourner cette ville, ne vous en déplaise.
Ajoutez à cela les notes de services, qui elles ne tardent pas pour prélever des jours de congés, pour enjoindre les agents à revenir compte-tenu de la reprise de l’école…
Pour toutes ces raisons, pour l’accumulation d’autant de mépris de votre part, pour la défense des intérêts de tous les agents de la ville de Pornichet, nous ne vous accompagnerons pas dans cette réunion qui s’apparente à une vaste mascarade.


Dans l’ordre du jour même d’aujourd’hui, l’intitulé « pour avis » qui suggère un vote vient d’être remplacé par l’intitulé « pour débat », vous nous prenez pour qui ?
Nous ne serons pas les pangolins de votre inconséquence et vous laissons assumez seuls et en connaissance de causes vos décisions et l’ensemble des risques qu’elles font peser sur les agents.
Cette pandémie laissera de réelles traces dans l’esprit de tous les agents et votre gestion en sera la cause principale.


Bonne journée à vous, nous vous demandons évidemment de mettre cette déclaration au PV de cette réunion et nous nous laissons la possibilité de la faire connaître publiquement par tous les moyens dont nous disposons."

Laisser un commentaire

Commentaires

Réseau média web

Liens utiles

Twitter