Emmanuel Chapalain fait le bonheur des ferrailleurs des alentours. Dans son hangar, près de la voie ferrée, à Pornichet, il découpe, galbe et rivette de la tôle. Cet artiste touche-à-tout ne s'est pas trompé en posant ses valises à quelques kilomètres du port de Saint-Nazaire. « J'ai beaucoup de récup' grâce à Airbus et c'est de la tôle quasi neuve. » Installé dans la station balnéaire depuis dix ans, l'homme de 46 ans engloutit des kilomètres d'aluminium, un matériau sur lequel il a jeté son dévolu. Mais auquel il n'a pas juré fidélité. Aux chantiers navals familiaux, dans le port du Crouesty, il s'est familiarisé avec le bois, l'inox, la fibre de verre... Autant de matériaux dans lesquels il pioche pour donner vie à de nombreux projets. « La matière première n'a pas tellement d'importance. Ce qui compte avant tout c'est l'idée », insiste l'artiste, qui navigue entre la peinture, la sculpture et la photographie.
Dans le showroom qu'il aménage, à côté de son atelier, c'est l'aluminium qui capte les premiers regards. On découvre un cheval grandeur nature habillé d'une armure, une énorme dent de requin posée contre un mur ou encore un menhir de quatre mètres de hauteur dressé fièrement face aux visiteurs. Une oeuvre imposante qui rappelle l'histoire de ce Breton. Originaire de Trégastel, dans les Côtes-d'Armor, il a longtemps vécu avec ses parents à Pleumeur-Bodou, « à mi-chemin entre un menhir christianisé et un centre de télécommunications ! » Aujourd'hui, Emmanuel Chapalain aime réaliser « des formes anciennes avec des textures futuristes ». Rien d'avant-gardiste a priori lorsque le Pornichétin décide de réaliser un tableau représentant un banc de poissons. Sauf qu'il remplace la toile par une plaque d'aluminium et peint ses animaux multicolores au pochoir pour un effet tridimensionnel.
La route pour atelier
Et lorsqu'il devient créateur de mode, c'est une robe en aluminium qui jaillit de son esprit, une « battle-dress », robe de combat féministe ornée d'une cocarde militaire. Une association entre guerre et haute-couture audacieuse que l'on retrouve sur toile avec une arme inoffensive dont les munitions ne sont autres que des rouge à lèvres. Pour que les soldats « s'envoient des bisous ! » sourit Emmanuel Chapalain.
De la côte de granit rose à la côte d'Azur, en passant par la Sardaigne, le Breton n'a jamais quitté les bords de mer. Et laisse une trace indélébile à Porto Rotondo, « une petite marina comparable à La Baule en un peu plus sauvage ». En 2007, il réalise dans cette ville sarde la « chaîne alimentaire », une oeuvre pavée qui représente au sol un banc de poissons.
Désormais, l'artiste, qui s'attaque à des oeuvres « de plus en plus imposantes » se dirige vers la photographie et les installations en pleine nature. « La photo m'intéresse de plus en plus. La tôle rivetée, que ce soit en noir et blanc ou en couleurs, est très photogénique. » Emmanuel Chapalain envisage de promener sa tôle dans le verger d'un producteur de pommes bio, à La Grigonnais, et prépare des oeufs géants qu'il voudrait voir nichés en pleine nature. A quelques jours de Pâques, l'idée baigne en pleine actu !
Renseignements auprès de l'artiste au 06 72 70 63 76.
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