Le budget initial était de 3.100.000€, et le Conseil Municipal du 26 mai 2021 (délibération n°5), a voté un budget complémentaire de 1.400.000€, soit un accroissement de 45 %, pour atteindre 4,5 millions d’Euros.

Les explications données par le maire en Conseil Municipal ne sont ni sincères, ni crédibles : 

En effet l’augmentation du prix des matières premières ne peut justifier à elle seule une telle dérive.

La difficulté à trouver des entreprises disponibles vient du fait qu’il souhaite réaliser cet investissement dans un planning contraint par la durée de son mandat, et non par le besoin réel.

Le fait de trouver de l’amiante au début des travaux montre une insuffisance et un manque de compétence dans la gestion de ce projet. Pourtant, en commission d’urbanisme, le représentant des services techniques a annoncé un coût d’environ 30.000€ pour traiter le désamiantage.

Ajout de la fonctionnalité « cinéma en plein air » : dans l’appel d’offres la création d’un cinéma en plein air faisait partie intégrante du cahier des charges !

Après avoir consulté le PV de la Commission d’appel d’offres et l’analyse des techniciens, voilà ce qu’on peut en dire : la ville s’était adjoint le cabinet de conseil APRITEC ( au prix de 12 834€ ) pour la procédure de sélection du concours de Maîtrise d’œuvre ; 3 cabinets ont répondu à l’appel d’offres :

Berranger & Vincent, architectes à Nantes

Titan, architectes à Nantes

Atelier Lame, architectes à Paris.

Le cabinet retenu par la Commission d’Appel d’Offres (Atelier Lame) n’était pas le mieux disant et son dossier présentait un certain nombre de lacunes aux dires de l’expert missionné APRITEC :

sur le fonctionnel : prise en compte de la contrainte PMR, mais pas PPRL

– pas de prise en compte du PPRL (plan de prévention du risque littoral/ inondation) avec un sol en RdC de plain-pied avec l’espace public : il faudra donc réhausser le sol du hall d’entrée du projet…

– la contrainte PMR (personnes à mobilité réduite) nécessite alors un accès spécifique, combiné à l’oubli, par le lauréat, d’un bureau PMR en rez-de-chaussée, 

– peu de locaux techniques sont prévus sur le plan,

sur le volet financier :  chiffrage sous-estimé sur plusieurs postes

Le cabinet d’analyse estime que ce programme est sous-estimé de l’ordre de 23%, opinion confirmée car « la moyenne des prix ratios confirme un ratio entre 1500 et 1600€ht, bien en deçà de la réalité pour ce type d’équipement ».

Dans cette commission d’Appel d’Offres, l’expert APRITEC, assistant à maîtrise d’ouvrage, et les services municipaux ont bien apporté au jury « les points d’analyse jugés sensibles, voire les écarts relevés par rapport au programme, ainsi que les écarts qui apparaissent difficiles à corriger ».

On peut se demander, alors, pourquoi les choix des 8 membres votants de la commission (le maire + 4 conseillers municipaux + 3 architectes conseils)  ont été tous concordants, sauf celui du conseiller d’opposition… Un choix manifestement contraire à l’analyse de l’assistant Maîtrise d’ouvrage. 

Est-ce le résultat de la suspension de séance décidée par le maire pour se concerter avec sa majorité avant le vote ? Est-ce aussi le fait d’une trop grande proximité des architectes conseils avec la municipalité ? 

Quoi qu’il en soit, le résultat est là (+45%, 1,4 million d’€ de surcoût), et prouve que la Commission d’Appel d’Offres n’a pas joué son rôle, tant dans le choix technique et financier, que dans l’approche rigoureuse d’un projet malgré tout assez basique… 

Qu’en sera-t-il pour des projets aussi complexes que ceux des ports, du Cœur de Ville et du Front de mer ? 

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