« Faute de beau temps, les Rencarts ont donné du bon temps » se console Dominique Salomon, l’adjointe à la culture. Si les soirées consacrées aux arts de la rue, le mardi, sont passées, bon gré mal gré, entre les gouttes, ce sont surtout les concerts du jeudi soir qui ont dû pâtir des aléas météo. Le 4 août, le concert salsa de Yumuri y sus hermanos prévu sur le parvis des océanes à du se mettre à l’abri, sur la scène de Quai des arts. Sans compter le stress, pendant toute la journée, de ne pas savoir sur quel pied danser, les yeux rivés au ciel.
Le festival termine quand même sur une très belle note avec le concert de clôture du "Bal des Variétistes" jeudi soir. Il a rassemblé plus de 3 000 personnes aux Océanes. 16 musiciens sur scène pour des reprises déjantées de chansons populaires, d‘ACDC à Joe Dassin. Pas vraiment donc d’effet Nolwenn Leroy, dont la prestation à l’hippodrome tombait le même soir.
Gérard Boucard, le programmateur, se réjouit d’avoir « un vrai public, fidèle, qui vient quoi qu’il arrive. » Il avoue ne pas avoir « sauté de joie » quand il a appris que le concert de la gagnante de la Star Ac’ 2002 se retrouvait en face de lui, mais il « comprend que la ville veuille tester son hippodrome. Et puis à la fin de l’été, il n’y a plus beaucoup d’artistes connus qui tournent, alors quand on en trouve un, on le prend quand il est disponible ! »
Malicieux, le directeur, préfère parler pour les Renc’Arts d’une culture « qui sort des sentiers battus, de la télé et des médias ».
Les sourds au rendez-vous
Dans la colonne des plus, la politique menée depuis plusieurs années, vers le public sourd et malentendant, en proposant des spectacles adaptés en langue des signes, porte ses fruits. C’est une spécificité, la marque de fabrique du festival Pornichétin dans le monde des arts de la rue. Et le public déficient auditif le lui rend bien. Il n’a jamais été aussi nombreux que cette année. Autre grand moment, lors de la soirée de clôture, où toutes les chansons étaient traduites avec les mains, quand les 2 000 personnes présentes à ce moment-là ont applaudi à la manière des sourds, juste en agitant les mains levées, pour saluer Lilou. La très jeune fille venait de monter sur scène pour traduire 99 luftballons de la chanteuse allemande Nena.
Le festival a gagné la confiance des sourds, pourtant souvent rétifs aux initiatives des entendants.
Devant l’engouement rencontré, Gérard Boucard a décidé à l’avenir de programmer à chaque soirée un spectacle entièrement visuel.
Soutenir la création
Malgré de beaux moments d’émotion, le patron du festival admet que dans l’ensemble, la qualité des spectacles de rue était un ton en dessous par rapport aux 2 dernières années. « Mais après tout, nous sommes les reflets de la création, et c’est vrai que 2011 a été un moins bon cru. » La programmation des Renc’arts est parfois risquée, mais c’est un choix assumé. Pour preuve, les Renc’Arts ont bien l’intention de continuer à miser sur la création, en programmant des spectacles encore à l’état de projet embryonnaire. Sans ce système, par exemple le défilé de mode iconoclaste de la compagnie Cirkatomic le 16 août n’aurait jamais pu voir le jour.
En tout, 8 spectacles de rue, qui n'étaient qu'en cours d’écriture, ont été préachetés pour cette édition 2011. Triple avantage pour les troupes : cela leur permet d’être assurées d’être programmées, donc d'être sûres d'avoir des rentrées d‘argent. Et quand elles sont déjà programmées, c’est plus facile pour elles de remplir un dossier de subventions.
2012 s’annonce riche
Une édition à peine terminée que les organisateurs sont déjà tendus vers la prochaine, la 17°. Le programmateur parie déjà sur des représentations plus fortes en 2012. « Le week-end, pendant l’été je vais voir les autres festivals et j’ai repéré notamment à Libourne et Châlons des compagnies remarquables. »
Reste le nerf de la guerre : l’argent. Pour le millésime 2011, le budget est resté constant par rapport à l’année précédente (276 000 €), mais le mystère plane encore pour l’an prochain. « Il va falloir faire des choix » annonce Dominique Salomon. « Je ne suis pas certaine d’obtenir une augmentation de budget, mais je vais quand même demander. » Les Renc’Arts, déjà dans une logique d’économie, se sont associés avec d’autres festivals comme Dinan pour mutualiser les dépenses, notamment les frais de routes des artistes qui explosent.
Si le budget est en baisse l’an prochain, « il va falloir s’interroger sur la pertinence de proposer 10 soirées pendant l’été. Une pourrait être supprimée » prévient Gérard Boucard.
Le mot de la fin, on le laisse à cette petite fille disant à sa maman jeudi soir : «C’est fini les Renc’Arts ? Dis, on reviendra l’année prochaine ? »
Oui c’est promis, on reviendra !
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