« La cigale ayant chanté pendant trois ans, elle fut fort dépourvue arrivée à mi-mandat.» Plombés par le gouffre des emprunts toxiques, les sanctions financières consécutives au non-respect de la loi SRU, Robert Belliot et sa majorité se voient dans l'obligation de réduire le train de vie de la commune. Dans un contexte économique déjà difficile, la municipalité pornichétine a-t-elle présumé de ses moyens ? Rien n'est moins sûr, mais en tout cas il est permis de le penser si l'on se réfère à la lecture du budget supplémentaire.
Alors que bon nombre d'observateurs s'attendaient à une véritable bataille de tranchées entre majorité et opposition, il n'en a rien été. Malgré la gravité de la situation, les débats se sont déroulés dans une parfaite courtoisie, quand bien même chacun y est allé de sa petite « pique ». En fait, ce conseil municipal s'est résumé à un « mano a mano » entre l'actuel et l'ancien maire. À certains moments, l'ambiance est même apparue surréaliste notamment quand le maire a appelé ses troupes à la modération et au respect de l'opposition. Pourtant d'entrée de jeu, le ton a été donné avec une première intervention de Jacques Lambert : « en 2014, il y aura des élections, il serait souhaitable que la parole de l'opposition soit prise en compte et que les interventions soient dans le PV ». Ce à quoi, Robert Belliot répond : « On veillera à ce que ça se passe mieux ». « On en accepte l'augure » rétorque l'ancien maire. Le ton étant donné, les choses sérieuses ont pu commencer avec la présentation de la rétrospective et de la prospective financières. Comme le veut la coutume, il revenait à l'adjoint aux finances de présenter le budget supplémentaire. Mais comme un certain nombre de ses collègues, Pascal Peneau brillait par son absence. La charge de cette présentation est donc revenue à Hélène Girard, la toute nouvelle directrice financière qui arrive de Troyes. Dans son intervention, l'ancienne collaboratrice de François Barouin ministre du budget a fait état d'une rétrospective remontant jusqu'à 2001 : « À mi-mandat il est important de faire un bilan à travers une analyse détaillée. On tend plutôt vers une diminution de nos marges de manoeuvre, dans un contexte financier un peu fou. Les résultats financiers de Pornichet ont été et seront directement impactés. Les budgets vont devoir s'adapter ».
Parmi les nombreux problèmes qui amènent la municipalité à réduire son train de vie, ceux concernant les emprunts toxiques font l'effet d'un véritable boulet. Contractés auprès de Dexia, ces deux emprunts d'un total de 2 744 000 € pèsent très lourd. L'ancien maire, n'a pas manqué de souligner que 5 500 communes sur 36 000 en France étaient concernées par ce sujet. « Engagez une action contre Dexia pour défaut de conseil « a-t-il suggéré à Robert Belliot. Et d'ajouter : « Il faut racheter l'un des deux produits toxiques ». Le premier magistrat de Pornichet conscient de la réalité a assuré : « Nous sommes en discussion avec Dexia sur 700 000 € ».
Suite à cette présentation, le leader de l'opposition n'a pas manqué de faire remarquer l'absence « regrettable » de l'adjoint aux finances et d'ajouter : « Je ne conteste pas la qualité de votre exposé, ni vos compétences. J'imagine que vous avez été à la bonne école avec François Barouin, mais il n'appartient pas aux administratifs de faire la promotion des orientations politiques en matière de budget. » Puis s'adressant directement à Robert Belliot : « Je vous reproche de ne pas donner accès à ces documents au préalable ; mais en même temps que la presse.» Puis revenant sur le fond, Jacques Lambert s'est lancé dans un long plaidoyer parfois sur le ton de l'ironie. « Je vous concède volontiers que votre situation est plus complexe que celle que j'ai connue en 2005. Vous avez loupé le coche avec le casino. Tel qu'il est là, le casino va mourir. Vous savez les gens du groupe Partouche ce ne sont pas des poètes. Vous avez commis l'erreur grave de ne pas inclure le casino dans le projet de l'hippodrome ». Pour Robert Belliot, le casino est sur une pente ascendante : « En 2008, le casino était descendu à 1,9M€ de recettes. Aujourd'hui, elles sont de 2,1M€. Le Casino va se restructurer et reprend des couleurs ». Sur le sujet de l'office de tourisme (OT), Jacques Lambert déplore l'absence de politique touristique : « Il n'y a plus de pilote dans l'avion ». Le maire de Pornichet pour sa part considère que l'OT bénéficie d'une formidable équipe : « La gestion de l'OT n'a jamais aussi bien fonctionné, notamment avec Happy Pornichet ». La gestion du personnel a également été au coeur du débat. Jacques Lambert a rappelé : « L'embauche du personnel coïncide avec la création de services. Je ne renie pas ce qui a été fait à mon époque. Mais de grâce, n'enlevez pas les services à la population. » Robert Belliot a souligné que son but était d'embaucher : « L'emploi me tient à coeur. Je ferai tout pour que les jeunes puissent trouver du travail ».
Bien évidemment, le PLU a été au centre des débats et l'objet d'une âpre discussion. L'opposition considère que la CARENE a rendu un mauvais service à la commune en laissant faire : « Tout d'abord, je voudrais que tout le monde se souvienne que l'une de vos premières actions a été de raboter le PLU. Je rappelle également que celui-ci a fait l'objet d'un avis défavorable du commissaire enquêteur. Mon regret est qu'à l'époque, la CARENE n'a pas eu le courage de déférer votre PLU au tribunal administratif. Elle n'a pas exprimé sa volonté de dire « non » et de ce fait vous avez été dans la toute puissance. On a vous a laissé le champ libre et aujourd'hui on paye. » Posément, Robert Belliot n'a laissé à personne le soin de répondre à sa place : « Le PLU a été fait dans l'optique de sauver cette station balnéaire. Le futur hippodrome avait besoin d'un nouveau PLU qui préserve la nature ». Après que la commune a été sanctionnée par la préfecture d'une amende substantielle et du retrait de son droit de préemption, on attendait une critique virulente de l'opposition sur fond de règlement de compte. Là aussi, les débats sont restés dans les limites du raisonnable. Jacques Lambert a tenu à souligner : « Le droit de préemption urbain est l'outil qui fait vivre la ville. Arrêtez de dire, ''c'est la faute à Lambert et à Samzun''. Sous mon mandat, le prélèvement était forfaitaire à raison de 250 000 €. Nous avions prévu un nouveau PLU et pris des engagements auprès de la CARENE. » Pour Robert Belliot, cette décision est une attaque à la souveraineté des communes : « La préemption, c'est plus un contrôle qu'un transfert. Une action va être menée auprès du tribunal administratif. Les premiers logements sociaux au Pouligou sortiront début 2012 ». Une déclaration qui a fait bondir Jacques Lambert : « C'est nous qui avions lancé le Pouligou ! ».
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