« La situation est alarmante. » Ce mardi 4 février, la Fondation pour le logement des défavorisés (anciennement Fondation Abbé Pierre) lance un cri d’alerte face à la crise du logement en France. Son 30e rapport sur la précarité du logement souligne une hausse significative du nombre de personnes sans abri. La Fondation estime à 350 000 le nombre de personnes « sans logis, hébergées temporairement ou vivant dans la rue » cette année.

« En 2012, ils étaient 143 000. Leur nombre a donc plus que doublé », précise Christophe Robert, délégué général de la Fondation, concernant ce triste record. Plus précisément, « chaque soir, entre 5 000 et 8 000 personnes, y compris entre 1 000 et 3 000 enfants, sont rejetées par le 155 faute de place, sans compter ceux qui ne parviennent pas à joindre le 115 ou qui ont cessé de le faire ».

Ainsi, chaque nuit, ce sont entre 1 000 et 3 000 enfants qui se retrouvent à dormir dehors. Parmi ces jeunes affectés par la précarité du logement, nombreux sont les nourrissons, souvent confinés à vivre dans des poussettes. Bien qu’aucun chiffre officiel ne soit disponible pour les quantifier, « le phénomène est bien connu et documenté », indique Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation, cité par le journal « Le Parisien ».

Les défis particuliers des personnes en situation de handicap

Le rapport accentue également la vulnérabilité des personnes handicapées face au mal-logement. « Compte tenu de leurs revenus souvent inférieurs à la moyenne, de leurs besoins spécifiques en matière de logement et d’accompagnement, ainsi que des discriminations auxquelles elles sont confrontées, ces personnes sont particulièrement exposées à la précarité du logement », rappelle la Fondation.

Selon les analyses de la Fondation, 6,4 % des foyers incluant une personne handicapée « subissent l’une des deux principales formes de mal-logement selon la Fondation, à savoir le manque de confort ou le surpeuplement ». En somme, 24 % des ménages avec une personne en situation de handicap sont affectés par divers problèmes de logement – tels que la précarité énergétique et les impayés de loyer – contre 20 % pour l’ensemble des ménages français.