Une révélation troublante a émergé ce mercredi 5 février, suite à une enquête de Franceinfo, mettant en lumière des allégations de viol et d’agressions sexuelles impliquant Jacques Salomé, une figure emblématique des méthodes de développement personnel qui se présente comme un « psychosociologue ». Cinq femmes ont témoigné, décrivant Salomé comme un « prédateur » ou un « gourou », et partageant les abus qu’elles ont subis sous son influence.

Quelques incidents avaient été précédemment signalés aux autorités, mais n’avaient jamais été exposés publiquement ni menés à un procès. Une des victimes a exprimé la gravité de la situation en la comparant à un scandale récent touchant l’association Emmaüs et l’Église catholique, la qualifiant de « l’abbé Pierre de la communication ».

Des témoignages révélant des crimes potentiels non-prescrits

Expert en communication familiale, Jacques Salomé a passé des décennies à perfectionner une méthode facilitant l’apprentissage des règles relationnelles, illustrée dans son ouvrage « Pour ne plus vivre sur la planète taire » publié en 2004. Il a également écrit plusieurs best-sellers dans les années 1990, dont « Le Courage d’être soi » (1999), et est le fondateur de la méthode Espere.

Cependant, derrière cette façade de respectabilité, des aspects plus sombres de sa personnalité ont émergé. Les enquêtes sur les allégations de deux plaignantes, Christine et Elisabeth, ont été réouvertes en avril et juillet 2024, malgré la prescription des faits.

Trois autres femmes ont également témoigné auprès de Franceinfo, dont Clara (prénom modifié), qui rapporte des faits non prescrits. Bien que sa plainte initiale ait été classée sans suite en juillet 2021 pour « infraction insuffisamment caractérisée », elle envisage de faire appel.

Victimes sous contrôle

L’enquête de Franceinfo détaille que Jacques Salomé aurait commis des actes tels que des attouchements sur une patiente, avant de la violer chez elle quelques semaines plus tard. Thérèse, une autre victime, décrit comment Salomé l’a manipulée pour obtenir un rapport sexuel, en exploitant sa fragilité.

Elisabeth explique comment elle s’est retrouvée sous l’emprise de Salomé lors d’un stage de développement personnel, ce qui a précipité la fin de son mariage. Elle parle d’une « culpabilité terrible » qui l’a conduite à une série de relations destructrices et à une hospitalisation psychiatrique.

Clara décrit également une dynamique d’emprise, rapportant des violences et des injonctions telles que : « Tu vas dire “oui” à tout ce qui va se passer », ou « exprime ton désir sinon tu peux avoir un cancer ».

Interrogé par Franceinfo, Jacques Salomé, par l’intermédiaire de son épouse — son état de santé ne lui permettant pas de répondre directement —, a « réfuté toutes les accusations portées contre lui ».